Main droite écarlate
- Constance S.
- 29 juil. 2020
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 mai 2021
Marche jusqu'aux limites de la ville
Traverse les rails de chemin de fer
Où le viaduc se profile
Tel un oiseau maudit
Tandis qu'il bouge et craque
Où des secrets se terrent dans les feux des frontières
Dans les câbles bourdonnants
Mon ami, tu sais
Que tu ne reviendras jamais
Au-delà de la place, au-delà du pont
Par-delà les moulins et les buttes de foin
Par une tempête naissante s'en vient
Un bel homme élégant
Dans un poussiéreux manteau noir
Avec une main droite écarlate
Il t'enlacera de ses bras
Te dira à quel point tu as été bon
Il ravivera tous les rêves
Que tu as pris soin de détruire toute ta vie durant
Il atteindra profondément le néant
Guérira ton âme rétrécissant
Sans que tu puisses y faire quoi que ce soit
C'est un dieu, c'est un homme
C'est un fantôme, c'est un gourou
Ils murmurent son nom
Dans cette terre qui disparaît
Mais dissimulée sous son manteau
Se cache une main droite écarlate
Tu n'as plus un sou ?
Il t'en donnera
Tu n'as pas de voiture ?
Il t'en procurera
Pour toi, tu n'as aucun respect
Tu n'as aucune dignité
Tu te sens tel un insecte
Ne t'en fais pas mon ami
Le voilà qui s'en vient
À travers les quartiers mal famés et les taudis
Une ombre est projetée partout où il se tient
Des liasses de papiers verts
Dans sa main droite écarlate
Tu le verras dans tes cauchemars
Tu le verras dans tes rêves
Il apparaîtra, sorti de nulle part
Mais, il n'est pas ce qu'il paraît
Tu le verras dans ta tête
Sur ton écran de télévision
Mon ami, je t'avertis
Tu ferais mieux d'éteindre le son
C'est un fantôme, c'est un dieu
C'est un homme, c'est un gourou
Tu n'es qu'un rouage microscopique
Dans son plan catastrophique
Réalisé et dirigé
Par sa main droite écarlate
Crédits :
Texte original : Nick Cave
Adaptation et traduction libre : Constance S.
Producteur : Tony Cohen
Durée de la chanson : 6 : 11
Album : Let love in (1994)
Photo issue du site : https://www.cineserie.com
Difficile de ne pas fredonner cette mélodie en s’imaginant arpenter les rues du quartier de Small Heath, une casquette vissée sur le sommet du crâne, ou à refaire le monde au comptoir du Garrison, un verre de scotch à la main, sous les volutes de fumée.
Avant d’être le générique de la génialissime série Peaky Blinders, Red Right Hand est avant un tout un titre du groupe australien Nick Cave and The Bad Seeds.
On peut retrouver le morceau sur l’album Let Love In sorti en 1994.
Le titre de la chanson fait référence à Paradise Lost du poète britannique John Milton. Dans ce poème épique, l’auteur expose sa vision chrétienne de l’origine de l’Homme et fait allusion à la main divine et vengeresse expulsant Adam et Ève hors du jardin d’Éden.
Des paroles à l'origine toutefois énigmatique mais qui collent parfaitement à l’esthétique sombre de la série imaginée par Steven Knight.
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