Comme j'aimerais que tu sois ici

Alors, penses-tu parvenir à distinguer

Le paradis de l'enfer ?

Le ciel bleu de la douleur ?

Peux-tu distinguer un champ vert

D'un rail d'acier froid ?

Un sourire d'un voile ?

Penses-tu y arriver ?

Sont-ils parvenus à te faire échanger

Tes héros contre des fantômes ?

Des cendres chaudes contre des arbres ?

De l'air chaud contre la fraîcheur de la brise ?

Le confort froid pour quelques pièces ?

As-tu échangé

Un rôle de figurant dans la guerre

Contre un premier rôle dans une cage ?

Comme je souhaiterais, comme je souhaiterais que tu sois ici

Nous ne sommes que deux âmes perdues et esseulées

Nageant dans un aquarium, année après année

Courant sur la même terre usée

Qu'avons-nous trouvé ?

Ces mêmes vieilles peurs

Comme je souhaiterais que tu sois ici

Crédits :

Texte original : David Gilmour, Roger Waters

Adaptation et traduction libre : Constance S.

Producteur : Pink Floyd

Durée de la chanson : 5 : 34

Album : Wish You Were Here (1975)

Photo issue du site : https://www.metalzone.fr/news/147319-pink-floyd-gene-richesse/

Deux ans après la sortie de Dark Side Of The Moon, les Pink Floyd retrouvent le chemin des studios d'enregistrement et l'album Wish You Were Here voit le jour.

Un album conceptuel où règnent tensions entre membres du groupe, fatigue, mais aussi fantôme et absence. L'absence d'un camarade, l'absence d'un être cher que l'on déplore. L'absence et l'influence de l'ancien leader du groupe pèse et plane pendant l'enregistrement de cet album, dans les studios d'Abbey Road.

Les chansons Shine on you crazy diamond et la chanson éponyme de l'album Wish you were here résonnent comme deux vibrants hommages à Syd Barrett, qui avait été évincé du groupe en 1968 après que sa santé mentale se dégrade.

Pendant qu'ils travaillaient à l'enregistrement de leur album, les membres du groupe ont reçu la visite inattendue d'un fantôme en chair et en os, celui de Syd Barrett lui-même. Les traits grossiers, le crâne rasé, un homme corpulent se rend au mariage de David Gilmour. Aucun des membres du groupe ne le reconnaît, tous sont choqués de se retrouver face à cette apparition, devant leur ancien collègue métamorphosé. Depuis cette dernière rencontre, aucun d'eux ne le reverra jusqu'à sa mort en 2006.

Si à sa sortie en 1975, l'album n'a pas reçu l'accueil de son prédécesseur et si les critiques ont été mitigées, Roger Waters le considère encore aujourd'hui comme son préféré.